Directeurs les mieux payés : classement des gains au sommet

5,8 millions d’euros par an : ce chiffre n’est ni une fiction ni un mirage. C’est la réalité qui s’affiche au sommet des groupes cotés en Bourse, là où les patrons du CAC 40 tutoient des sommets de rémunération qui font tourner les têtes. Alors que la hausse des salaires en France dépasse à peine les 4 %, le pactole des dix premiers dirigeants grimpe, lui, de 12 % en à peine douze mois. Deux mondes, deux rythmes, et un fossé qui se creuse.

La part variable liée à la performance boursière s’impose dans la rémunération de la plupart des PDG du CAC 40 : elle pèse maintenant plus de 60 % du total. Le contraste est brutal : certains de ces dirigeants encaissent en une journée ce qu’un salarié médian met un an à gagner.

Combien gagnent réellement les PDG en France en 2025 ?

Les chiffres de 2025 confirment la tendance : la rémunération des PDG des plus grandes entreprises françaises atteint des niveaux inédits. Selon l’Insee, le salaire moyen d’un patron du CAC 40 dépasse les 5,8 millions d’euros bruts par an. Ce montant regroupe tout : fixe, variable, actions, options… Le mélange varie selon les groupes, mais l’addition finale reste vertigineuse. Pour situer : un salarié payé au Smic cumule environ 21 200 euros bruts par an. L’écart se creuse d’année en année : aujourd’hui, deux jours suffisent à un PDG du CAC 40 pour égaler le revenu annuel médian d’un salarié français.

Voici une synthèse des principaux repères :

  • Rémunération brute moyenne des dix premiers PDG du CAC 40 : 5,8 millions d’euros
  • Salaire médian en France : 2 100 euros nets mensuels (source : Insee)
  • Composante variable supérieure à 60 % dans la plupart des cas

Ces écarts interpellent. Certains patrons, à l’image de Carlos Tavares chez Stellantis ou Patrick Pouyanné chez TotalEnergies, franchissent la barre des dix millions d’euros, portés par la performance du titre en Bourse et la générosité des stocks-options. L’arrivée d’Elon Musk à la tête du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), sur nomination de Donald Trump, illustre une réalité : la compétition internationale pour attirer les meilleurs se joue désormais sur la scène publique autant que financière.

La consommation de kétamine par Elon Musk, révélée par plusieurs médias, soulève d’ailleurs des questions sur la gouvernance et les processus de décision. Ce type d’épisode rappelle que le comportement d’un dirigeant peut influencer la perception du marché, parfois bien au-delà des chiffres. En France, le débat sur la légitimité des rémunérations les plus élevées prend de l’ampleur, alimenté par ces écarts grandissants et par la demande accrue de responsabilité sociale de la part des entreprises.

Classement des directeurs les mieux payés : chiffres et analyses détaillées

Les données de l’Insee permettent de dessiner la carte des revenus au sommet de la hiérarchie économique française. Les PDG du CAC 40 y occupent le haut du tableau. En 2023, Carlos Tavares (Stellantis) a touché 36,5 millions d’euros bruts, pulvérisant le record du secteur privé européen. Patrick Pouyanné (TotalEnergies) et Bernard Charlès (Dassault Systèmes) dépassent eux aussi les dix millions d’euros, confirmant une concentration extrême des rémunérations sur quelques profils très visibles.

Le classement met en lumière un contraste saisissant avec le reste du salariat. Tandis que le salaire médian plafonne à 2 100 euros nets mensuels, les dix premiers dirigeants du CAC 40 cumulent à eux seuls plus de 150 millions d’euros, selon l’Observatoire des inégalités. Parmi eux, Sergio Ermotti (UBS), Henri Pinault (Kering) et Paul Hudson (Sanofi) s’illustrent avec des plans d’actions et des primes directement liées à la performance en Bourse.

Quelques repères marquants de ce palmarès :

  • Carlos Tavares (Stellantis) : 36,5 millions d’euros
  • Patrick Pouyanné (TotalEnergies) : 10,6 millions d’euros
  • Bernard Charlès (Dassault Systèmes) : 10,2 millions d’euros

La répartition très inégale des gains attise le débat public. Les écarts s’expliquent par la taille des groupes, l’internationalisation, la pression des actionnaires. Mais le contraste avec le minimum légal demeure frappant, et la progression rapide des rémunérations interpelle sur la capacité réelle des conseils d’administration à encadrer ces politiques salariales.

Bureau avec stylo luxe montre et documents financiers

Salaires des PDG : quelles perspectives d’évolution face aux autres professions ?

La dynamique des rémunérations des dirigeants face aux autres catégories de salariés continue de nourrir les débats. Les PDG du CAC 40 dépassent largement les 5 millions d’euros bruts par an, alors qu’un cadre supérieur se situe autour de 58 000 euros annuels (chiffres Insee). Année après année, l’écart se creuse, tiré par des dispositifs d’intéressement et des bonus indexés sur la performance du titre en Bourse.

Le contraste est d’autant plus net dans les métiers juridiques, comptables et financiers, qui restent pourtant parmi les professions les mieux rémunérées hors direction générale. Les responsables des activités financières ou de l’assurance dépassent rarement les 200 000 euros bruts par an, ce qui les place loin derrière les sommets atteints par les PDG. Même dans les services financiers ou le conseil, la progression reste régulière, sans envolée spectaculaire.

Voici quelques repères pour situer l’ampleur de ces écarts :

  • Cadres des activités juridiques et comptables : 82 000 euros annuels en moyenne
  • Services financiers, assurance : 95 000 euros annuels
  • Direction générale de grande entreprise : plus de 5 millions d’euros

Ce qui distingue fondamentalement la rémunération des PDG, c’est sa composition. Stock-options, actions de performance, parachutes dorés : ces éléments variables pèsent lourd dans le total. À l’opposé, le reste du marché du travail, même dans les professions dites « à hauts revenus », reste encadré par des grilles et des conventions collectives, sans réelle possibilité de rattraper le sommet de la pyramide.

Dans ce paysage, la question n’est plus seulement de savoir qui gagne quoi, mais comment ces écarts façonnent la société, l’économie et, au bout du compte, la confiance dans ceux qui tiennent les rênes.

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